Tunisie en camping-car, mai juin 2009

 Tunisie en camping-car, mai juin 2009

Si vous êtes pressé... (2/2)

 28 mai

      A Sousse, nous stationnons sur un parking devant un hôtel qui nous a refusé l'accès à son parking privé. Le centre-ville nous est familier et nous déjeunons au « restaurant du bonheur ». Deux bars de 300 grammes chacun, bien cuits, succulents. La série poisson et fruits de mer n'est pas près de s'achever. Après quelques achats au souk, nous recherchons un endroit plus calme pour la nuit. Les parkings ne manquent pas mais ils sont soit près d'une boîte de nuit, soit proches d'une grande artère. Nous tentons Port El Kantaoui, qui malheureusement pour nous fête son trentième anniversaire. C'est à Hergla, à quelques km au nord de Sousse qu'avec l'accord des autorités nous passons la nuit sur son petit port de pêche qui bizarrement accueille un grand catamaran blanc et un autre identique en construction.

 29 mai Nabeul

Nous voici revenus à Nabeul au camping où nous avions passé notre première soirée. Juste le temps de faire quelques achats. Comme par hasard, c'est encore le jour de la fête de la laine et on veut nous emmener visiter un atelier… C'est le nouvel attrape touriste : lorsque vous arrivez dans une ville où on tisse des tapis, vous avez de la chance, c'est justement la fête de la laine et vous aboutissez chez un marchand qui vous déballe sa marchandise

30 mai Cap Bon - Korbous.

Nous faisons le tour du Cap Bon où se nichent de nombreux ports de pêche. A Kélibia, on assiste au débarquement d'une énorme raie, hissée par 6 personnes. Elle doit peser près de 100 Kg. Mais aucun pêcheur ne nous adresse la parole ni même ne nous regarde. Je prends des photos, nous sommes transparents. C'est la première fois depuis notre séjour que nous recevons un accueil aussi froid !El Haouaria, à la pointe extrême du cap offre une belle vue sur les îles Zembra et Zembrita. Par beau temps, on aperçoit paraît-il les côtes siciliennes. Mais aujourd'hui le temps est brumeux.

Les grottes ne se visitent plus, elles devaient être trop dangereuses. Toutefois, si on y met le prix, un guide est prêt à nous y emmener. On refuse.

La route qui conduit à Korbous, dernière étape de la journée, traverse un massif montagneux qui plonge droit dans la mer… paysage le plus beau du cap. Après une recherche infructueuse dans le village aux rues très étroites, on stationne sur un parking payant (0,700 Dt) près de la source Aïn Atrous d'où l'eau jaillit à 55° pour aller se jeter dans la mer en se refroidissant progressivement. J'ai l'idée saugrenue d'y mettre la main à l'endroit le plus chaud. Je retire vite la main et pousse un cri qui fait bien rire les femmes qui se contentent de se réchauffer les pieds dans la vapeur sans jamais toucher l'eau.

Le restaurant proche de la source nous régale d'un loup copieux et succulent. Alcool interdit, mais ce n'est pas grave… Dans le ccar, nous partageons ensuite un whisky avec le serveur qui insiste pour que j'aille l'accompagner dans une baignade nocturne. Comme je refuse, il m'interroge : Pourquoi, ta femme est jalouse ?

Le lendemain matin, je vais me baigner en mer, près de l'endroit où la foule s'amasse et où l'eau doit encore atteindre plus de 35°. En sortant de l'eau, je croise un nain assez âgé avec qui nous avions échangé quelques mots la veille. Il se précipite vers moi, tout souriant, et me salue en m'embrassant, puis apporte à Gaby des beignets qu'il vient d'acheter chez un marchand ambulant. Pour le remercier, nous lui offrons un pot de confitures maison et prenons quelques photos en sa compagnie. Il nous écrit son adresse pour que nous les lui envoyions.



Jeudi 30 mai Korbous – Tabarka.

Sur le trajet qui contourne Tunis et conduit à Tabarka, nous faisons une pause repas près de la plage de Chott Zouara conseillée par le Routard, en réalité sans intérêt. Le vaste parking qui la précède n'offre aucune ombre ni aucune vue sur la mer et des mouches arrogantes y abondent.

Lorsque nous arrivons à Tabarka, le temps est lourd, très chaud, orageux. D'ailleurs un orage éclatera dans la soirée, avec un vent violent et peu de pluie. Nous stationnons sur le port de plaisance près de la capitainerie où sont amarrés deux voiliers français et deux promène-touristes, reconstitutions grossières de navires-pirates. Décidément, c'est aussi devenu à la mode puisqu'on en a vu à Djerba, Sousse et maintenant Tabarka. Je prends le temps de discuter avec des jeunes gens qui travaillent sur l'un de ces navires. Lorsque je leur apprends que j'ai connu Ali Marton et que j'ai plongé avec lui, ils me regardent avec admiration et respect. En effet Ali qui est décédé depuis une quinzaine d'années est ici un héros. Il était le meilleur plongeur de toute la Tunisie et peut-être de l'Afrique en allant cueillir le corail à 80-90 mètres de profondeur. Je précise que je descendais alors à 35-40 mètres et me contentais de l'observer puis de faire avec lui les longs paliers de décompression de sa remontée. Qu'importe : j'avais plongé avec Ali Marton ! Et je méritais tous les égards. On m'offre l'eau et l'électricité, on me procure et on me fait cuire du poisson, on veille à ce que tout se passe bien pour nous. Nous allons manger des rougets grillés, des crevettes royales en attendant la suite.


Vendredi 31mai- 4 juin

Tabarka est une ville à notre mesure. Du port où nous établissons notre bivouac jusqu'au centre ville il n'y a que quelques centaines de mètres. Pratique pour aller à pied boire un thé ou un jus de fruits, acheter des fruits et légumes chez les petits commerçants ou au supermarché. Chaque matin le même pêcheur vient nous proposer les poissons du jour ou plutôt de la nuit : bars, dorades, rougets, crevettes royales et parfois langoustes.

La plage est toute proche et l'eau, pas franchement chaude (24° ?), permet une baignade quotidienne d'une demi-heure. L'eau et l'électricité nous sont fournies à la demande contre une ou deux bières par un matelot du bateau-pirate.

Nous faisons la connaissance de deux propriétaires de voiliers, l'un résidant en Suisse et l'autre immatriculé à Sète. Celui-ci navigue seul sur un bateau de 9 mètres environ. C'est la première fois qu'il vient en Tunisie et il est excédé par la difficulté des formalités administratives à l'entrée et à la sortie des ports. Il s'apprête à rentrer en 4 à 5 jours.

Une escapade d'une demi-journée à Aïn Draham, à 25km dans la montagne nous permet d'acheter quelques objets en bois. Au retour on se photographie devant l'immense saxo planté au centre d'un rond-point, annonçant le festival international de jazz qui a lieu chaque année en août. Sur un autre rond point près du port se trouve une contrebasse de 6mètres de haut.


Nous prenons un thé au bar du club de plongée et j'ai l'occasion de parler avec un moniteur de la vie d'Ali Marton, plongeur mythique de Tabarka. A la fin des années 70, il a fait un accident de décompression en remontant trop loin de son bateau et en tardant à faire ses paliers. Soigné en France, il est resté partiellement paralysé des jambes. Actuellement, les pêcheurs de corail ne plongent plus à l'air mais avec un mélange de gaz qui leur permet de descendre à 100-120 mètres. Ils ne font qu'une partie de leurs paliers dans l'eau et le reste dans un caisson dont chaque bateau est équipé. Pour rentabiliser leur activité, sans parler des risques encourus, il leur faut vendre cher le corail et en remonter beaucoup.

Une plongée sportive avec le club coûte environ 35 Dt équipement complet compris. Peut-être la prochaine fois sur des fonds de 20 à 30 mètres…

Nous avons pris nos quartiers à Tabarka mais il faut regagner Tunis et ses environs pour la fin de notre séjour

4-5 juin La Marsa- Le Bardo-Borj-Cedria

Nous quittons notre port d'attache en début d'après-midi après nous être attardés à faire nos provisions et nous être connectés à Internet pour envoyer quelques photos car le débit est rapide.

Nous arrivons à Tunis vers 17 heures, le moment idéal pour tomber dans les embouteillages. A la recherche du musée du Bardo, je prends quelques frayeurs au frôlement des bus et taxis qui se faufilent partout. Nous nous apprêtons à passer la nuit sur le grand parking du musée comme nous l'ont conseillé des ccaristes peu avisés. En effet le parking est interdit et fermé la nuit, c'est ce que nous indique un gardien à l'entrée. On se résout à aller à La Marsa où la maison de jeunes accepte parait-il les ccars. Une heure pour parcourir 20 km et nous voici parmi les poubelles et les matériaux de construction d'un parking peu attrayant mais sûr. Le lendemain matin un responsable nous réclame 10 Dt ; un peu cher pour un stationnement sans eau ni électricité.

Le 5 juin au matin, nous nous rendons au musée du Bardo (40 km de La Marsa, on a dû se tromper d'itinéraire, mais la circulation est fluide). Le musée abonde en sculptures et mosaïques romaines très bien conservées. De quoi prendre de nombreuses photos et une indigestion d'antiquités. La salle où sont exposés les résultats des fouilles sous-marines de Mahdia est particulièrement impressionnante par les œuvres d'art et les objets familiers retrouvés sur une épave par 40 mètres de fond.


Nous mangeons sur le parking du musée et nous dirigeons sans difficulté vers la route de Sousse pour faire halte au camping de Borj Cedria. Un grand espace à l'ombre des pins où nous sommes seuls et profitons de l'eau et de l'électricité ainsi que d'une plage de sable fin à trois cent mètres. Les sanitaires ne brillent pas par leur propreté ni par leur entretien, mais nous trouvons l'endroit idéal pour passer nos deux dernières nuits en Tunisie.


6 Juin Tunis, la médina, les souks.

Pour nous rendre à Tunis, taxi puis 30 km de train pour quelques Dt, c'est à la fois pratique et reposant. La gare de Tunis n'est pas loin de la porte de France, entrée principale des souks. D'emblée, nous avons de la chance : c'est la fête de la laine (pour ceux qui ont suivi). Nous mangeons dans un petit restaurant typiquement tunisien, Gaby un couscous et moi une dorade grillée. C'est bon, mais selon Gaby, il vaut mieux ne pas regarder la cuisine !

Notre promenade dans la médina dure plusieurs heures. D'abord, les souks pour touristes, envahis d'une foule immense puis les ruelles tranquilles et désertes, le souk des forgerons où l'un d'en eux fait fondre une barre d'étain dans une forge alimentée au feu de bois. Au souk des teinturiers on ne trouve plus que des marchands de vêtements et de chaussures, et au souk de la laine, des bijoutiers.

On prend un moment de repos et des jus de fruits à l'un des bars près de la porte de France et on va se connecter à Internet (très lent)

Au retour, le train est bondé et comme à l'aller, nous voyageons en 1° classe sans que le contrôleur n'y trouve à redire. C'est peut-être un privilège de touriste. Un chauffeur de taxi sympathique et peu pressé nous ramène au camping pour 2 Dt.

Le soir, il fait très bon et le frigo affiche moins de 4°. C'est la première fois depuis longtemps qu'il est si content qu'on l'ait laissé à l'ombre toute la journée. Le congélateur à bien conservé nos crevettes royales qu'on déguste grillées au charbon de bois.

Dans la douceur de la nuit, on rêve à notre prochain séjour en Tunisie, plus tôt dans l'année pour atteindre le grand sud avant les grosses chaleurs et pour profiter ensuite de nos endroits favoris.


7-8 juin La Goulette-Malte-Gênes.

Pour le retour il est conseillé de se présenter 4 heures avant l'embarquement prévu à 20 heures. A la Goulette, nous avons largement le temps de déguster au restaurant un dernier brick et du loup grillé. Lorsque nous arrivons au port, les guichets sont fermés mais nous sommes accueillis par des bonnes volontés qui, moyennant un petit pourboire, nous indiquent la marche à suivre. Les bureaux n'ouvrent qu'environ 2 heures avant le départ. Nous prenons nos cartes d'embarquement puis passons la douane assez vite, la seule préoccupation des douaniers étant de vérifier que nous n'hébergeons aucun passager clandestin dans les toilettes ou sous le ccar. Pas de billets tunisiens, juste quelques pièces de monnaie, nous sommes parfaitement en règle. Dans les files de voitures, qui ont débarqué trois heures plus tôt, les véhicules tunisiens sont contrôlés, vidés, examinés jusqu' à l'obtention probable d'un bon bakchich ou au paiement de taxes sur les produits importés.

   Le départ a lieu à l'heure prévue ; il est vrai que seulement une trentaine de véhicules sont embarqués. Vers 9 heures le 8 au matin, nous atteignons l'escale de Malte à La Valette (Valetta) grande cité protégée par de hauts remparts et un grand nombre de forts. Pour atteindre le centre ville, il faut monter, monter longuement des ruelles et des escaliers. L'architecture offre un ensemble de constructions militaires et d'art italianisant. Au centre, une foule de touristes français, italiens, allemands… se bousculent dans les rues principales, un peu comme à Jersey.

Nous prenons un repas fruits de mer puis descendons vers notre bateau, le Splendid, en longeant le quai qui accueille des bâtiments militaires dont le Français Surcouf. Nous sommes à bord bien avant 15 heures comme on nous l'a demandé. Après le long embarquement des remorques de semi et des containers, le Splendid largue les amarres vers 18h15 avec plus de 3 heures de retard, semble-t-il.

Il est prévu que nous arrivions à Gênes le 9 juin vers 21 heures, à raison d'une vitesse de 20 à 22 nœuds si tout se passe bien. A bord, des zones WI FI sont disponibles pour 5 euros les 40 minutes, mais c'est affreusement lent et je ne parviens même pas à lire mes messages.

A défaut d'Internet, je finis de rédiger ce récit.



14/01/2010
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