Tunisie en camping-car, mai juin 2009

 Tunisie en camping-car, mai juin 2009

Billet d'humeur et d'humour

Voici ce que m'ont inspiré de multiples passages en douane au Maroc et en Tunisie :

Humeur et humour

Passer la douane d'un pays maghrébin est une épopée qui peut durer plusieurs heures.

A la sortie du bateau, il vaut mieux être dans les premiers pour éviter la mauvaise humeur croissante du personnel bureaucratique qui détient un absolu pouvoir sur les arrivants. Une signature ou un tampon manquant peut vous coûter une heure d'attente. Vous roulez donc dans la zone portuaire où vous guident quelques employés aux gestes approximatifs jusqu'à arriver dans une des multiples files d'attente.

Aussitôt se présente une bonne âme de « facilitateur » plus ou moins complice des douaniers qui vous propose de prendre vos papiers, passeport, fiches de police… afin que vous passiez devant les autres moyennant un pourboire élevé avant marchandage. Nous décidons de nous arranger seuls, mais à nos risques et périls car nous ignorons forcément le mode d'emploi. Avec un peu de chance un policier se présente, contrôle vos passeports, vos fiches de police et vous donne son agrément, puis vous fait signe d'avancer quelques mètres, juste derrière le véhicule qui vous précède. Puis personne ne s'adresse à vous. Vous observez des voyageurs, supposés plus aguerris que vous, se dirigeant au hasard vers des guichets qui paraissent semblables et qui portent l'inscription « Douane »

Vous vous avancez vers l'un d'eux où il vous semble que la file d'attente est la moins longue et lorsque vous faites enfin face au fonctionnaire derrière sa vitre, celui-ci vous fait comprendre d'un vague geste de la tête et du doigt qu'il faut d'abord se présenter à un autre guichet en tous points semblable au sien. Vous vous rendez sagement derrière la nouvelle file et lorsque vient votre tour et que vous êtes dans un mauvais jour, le fonctionnaire harassé grommelle quelques mots d'arabe et referme le guichet sans que vous ne sachiez s'il a fini sa journée ou s'en va boire un café. Tous ceux qui vous succédaient se ruent alors vers un troisième guichet et le temps de comprendre, vous avez déjà perdu quelques places. Vous restez patient et lorsque vient votre tour, vous présentez vos papiers, sûr d'avoir acquis au moins un tampon. Eh bien, non ! Le douanier patibulaire regarde le dos d'une de vos fiches, vous la rend brutalement et vous lance :

- « Vous n'avez pas fait contrôler le contenu de votre véhicule !

- Ah bon ? Et à qui dois-je m'adresser ?

- A un collègue, là-bas » fait-il en désignant d'un geste du menton les files de voitures.

Avec un brin de chance, vous trouvez un fonctionnaire qui déambule sans occupation apparente et vous lui demandez s'il peut contrôler votre véhicule. S'il ne vous renvoie pas vers un autre collègue, vous l'accompagnez jusqu'à votre camping car dont il vous demande d'ouvrir la porte latérale. Il jette un vague coup d'œil à l'intérieur et demande : « pas de chien, pas d'arme ? » Alors il remplit le dos de la fameuse fiche de grands signes dont vous ne déchiffrez que la date et appose sa signature.

Il ne vous reste alors qu'à suivre le parcours inverse : premier guichet où enfin, après avoir vérifié vos passeports, tapé on ne sait quoi sur son ordinateur, il vous gratifie de vos premiers tampons officiels. De peur de ne pas avoir tout compris, vous demandez s'il faut bien retourner au guichet où vous vous étiez d'abord rendu. Un léger grommellement et un signe de tête mi-approbateur mi agacé vous paraît exprimer un acquiescement.

Dans la nouvelle file qui s'est allongée depuis votre premier passage, vous pensez affronter le dernier obstacle. Vous assistez à un violent échange de propos entre le fonctionnaire dans sa guérite et un autre douanier venu demander un quelconque passe-droit. Le ton monte, les gestes s'amplifient et enfin un tampon rageur s'abat sur la pièce qui nécessitait un traitement de faveur. Le douanier assis, passablement énervé, vérifie à nouveau passeports tamponnés et carte d'entrée du véhicule, retamponne copieusement et nonchalamment puis vous demande d'attendre sur le côté. Bientôt une imprimante crépite et vous vous retrouvez avec une autorisation de circuler en bonne et due forme.

Il ne reste qu'à sortir de cette zone en dépassant difficilement quelques véhicules qui vous précèdent et dont les propriétaires ont sûrement été moins chanceux ou rapides que vous.

Avant de sortir de la zone portuaire, il faut encore présenter ses papiers à un dernier policier puis à un douanier qui, si vous n'avez commis aucune erreur, vous ouvrent le passage étroit de la dernière grille. Ouf ! Vous êtes sortis du port.

P.S. : Ne vous inquiétez pas, il ne vous arrivera jamais toutes ces péripéties à la fois. Il vous arrivera même de passer très rapidement.





14/01/2010
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